samedi 5 juin 2010

Tout était tranquille et soudain.

Comme tous les matins du monde, je faisais mon jogging autour du paté en croûte qu'il me restait d'hier. Et c'était un peu les vacances pour moi car il n'en restait qu'une part, ce qui réduisait toutes proportions gardées le kilométrage du parcours initial sans entamer l'effet euphorisant des "48 fois le tour", et donc je courais les quatre pattes bien frivoles sur le parquet chabada de mon salon enivré par le tourbillon de l'orchestre baroque de Fribourg jouant Vivaldi opus 577 les murs riaient le coeur rythmait gaiement la cadence printanière il ne me restait plus que 13 tours à faire, c'était vraiment une partie de plaisir - je comparais avec les 48 tours laborieux effectués en tout début d'année, la reprise de l'entrainement n'avait pas été sans peine- d'autant qu'à l'époque les pâtés avaient la forme de galettes 16 parts, et qu'un tour prenait un certain temps assez incertain...je me souviens qu'on a frisé la 8ème de Schubert dans son intégralité. Heureusement, au jour où j'étais, je n'en étais plus là avec mon allegro vivace je rebondissais en songeant aux progrès sensationnels réalisés ah ah vive le sport hi hi je cours chabada et les éclats des violons de l'été jetaient mon âme dans une euphorie variée. Quand soudain stupéfaite la rumeur du toctoc dessous le pied sénestre battit à rompre mon orteil- "Qu'ouïs-je donc et serait-ce le démon de l'épuisement organique quand il ne sait plus qu'il est temps d'arrêter le surmenage sportif que j'entends sonner à mon oreille étourdie par la bisque qu'est cette musique d'attrape-mélomane?" Je stoppai net mon élan de droguée pour m'assurer du malaise. Toc toc toc encore un coup dessous la latte qu'il faudrait réparer. Trois fois l'esprit pris (pas très beau mais je le revendique) trois fois l'esprit pris prit les tournures du flagrant délit, je déclamais mes hypothèses dans un ordre ascendant de probabilité :
1_ il est 8H moins le quart , les voisins s'impatientent de mes rites hygiéniques.
-je restai figée la patte en l'air en me disant que j'exagérais. Aussitôt récitais un chapelet de "pardonnez mes offenses" en même temps que je passais au petit
2- les voisins font des travaux (et ça me rassurait donc stoppai sur le champ cet accès de sournoise piété catholique) en même temps que je m"efforçais de trouver le petit 3 mais tout était surfait (Toc toc n'est pas tactac ni boum boum il faut être réaliste)
je finissais donc de courir un peu moins fort
car j'ai ma vie aussi et il me faut de l'exercice puisque mon maître ne me sort qu'à de rares occasions et jamais le matin. Je pissai dru aussi droit dans ma litière car j'avais eu très peur d'être battue à cause du dérangement.
J'y peux rien. C'est les chaleurs.

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