dimanche 29 août 2010

"Monsieur le Directeur de la Personne"

Le "Depuis quand suis-je folle?" à la dernière séance
m'a laissée sans repos. D'habitude ça stoppe après 6heures environ. Cette fois ça continue de chercher comme si quelque chose ne passait pas. J'ai interrogé mes voisins, mes parents, mes semblables.
"Depuis quand, d'après vous,
suis-je folle?"
Eux non plus ne savaient que dire. Ils évitaient la question. Ma tante que j'aime beaucoup par exemple qui est sur son lit de mort jusqu'à demain a répondu de suite:
"C'est qui c'te charlatan qui te fusille la tête?" je lui ai pris la main car j'ai senti qu'elle aussi
se mettait en marche or dans son état l'exercice n'est pas recommandé. D'autant qu'il n'y a pas d'intérêt à ce qu'elle persiste à trouver la solution car ce n'est pas son énigme à elle que je se sache à la vieille.
Puis l'infirmière lui a donné son plateau et elle n'avait plus faim. "Mange tata mange! sinon le sang va moins bien circuler" et elle, de me dire "à quoi bon j'aurais tout entendu" et son coeur s'est arrêté malheureusement dans ma tête ça continuait de chercher l'origine et les souvenirs avaient beau assaillir la pensée, je n'arrivais pas à distinguer si la folie avait déjà éclaté ou si tout était normal.
Le premier cauchemar ne m'a pas plus aidée dans mon étude: il s'agissait d'un état d'apocalypse où les rats bouffaient tous ce qui restait d'humain et leur chef remarquable à sa queue éternelle avait aussi la tête singulière d'un cousin dont j'étais amoureuse alors que j'avais 6 ans et demi mais qu'il- le cousin- ne fallait pas aimer (m'avaient dit mes parents) car il n'était pas comme nous
Etait un peu idiot (m'avaient dit les parents) , un peu débile au fond,
Il ne fallait pas trop
l'approcher
pouvait être assez violent (m'avaient dit la voisine) et moi de penser qu'il pourrait mordre comme le vieux chien du fermier qu'on battait pour qu'il se tienne tranquille quand on allait chercher les oeufs qu'on prenait par douzaine
et qui un jour avait (m'avait-on dit) sauté sur un enfant à peine né lequel en était mort alors qu'à peine ayant vécu Je ne pouvais donc ne devais surtout
pas l'aimer ce cousin et même si j'étais
amoureuse ne devais pas
et dans le rêve aux rats il aboyait pour qu'on lui obéisse à lui le cousin fou
ensuite je devais prendre le bateau mais il était en travaux on ne pouvait pas partir et tous les collègues de travail me disaient de ne pas m'en faire
que cet état politiquement funeste un jour allait passer qu'il
suffisait d'attendre
rester tranquille
qu'un jour si le bon dieu voulait bien
pendant ce temps les gens disparaissaient et le bateau n'était pas prêt.
Le deuxième cauchemar était beaucoup plus familial.
mais rien de neuf.
A part peut-être l'histoire des grenouilles, mais j'ai pas fait de rapport.
Le problème reste donc entier. La piste du 6 et des multiples est
ne pensez-vous pas
un peu forcée?
Je continue les recherches.
Melle N.
Ps: ci-joint dans l'enveloppe le montant en liquide"

samedi 28 août 2010

A proprement parler.

- Si je rature mon poème
de la fête des mères
il faut recommencer.
Si je balbutie les mots de mon poème
je recommencerais et cela ne sera pas grave car de toutes les façons c'est pour dire je t'aime à ma maman et même si je fais des fautes maman pleurera car elle aura compris ce que j'aurais voulu dire et d'ailleurs elle gardera le poème longtemps dans son tiroir en souriant aux bavures car même la cinquième fois j'aurais fait des bavures mais comme la maîtresse en aura eu marre de me donner une nouvelle feuille j'aurais dû faire avec et transformer la rature en petite coccinelle avec mon feutre mauve enfin plus exactement c'est la maîtresse qui aura eu l'idée ingénieuse de camoufler le pâté en une coccinelle et je n'aurais eu qu'à mettre les points sur les ailes de la coccinelle que la maîtresse m'aura aidé à dessiner étant entendu qu'à cinq ans et quart, on ne sait pas comment dessiner une coccinelle
mais là n'est pas la question
j'en arrive à la réflexion que si je rature la lettre manuscrite pour motiver le directeur il faudra cette fois-ci
recommencer ET réussir à écrire tout bien droit et sans faute et bien cadré
sinon même si le directeur comprend ce que j'ai voulu dire il pensera que je suis sans organisation et préférera choisir quelqu'un qui écrit propre et bien droit sans rature.
C'est normal. C'est la loi de la concurrence. Et il me dira "peut-être une prochaine fois".
Et même si je suis capable de faire le travail, c'aura été la présentation qui aura compté et une bavure dans la lettre de motivation autant dire que l'élimination est d'office.
Soit.
Or, une rature à l'ordinateur est beaucoup moins visible

lundi 16 août 2010

Marcher n'est pas si simple.

trois pas par-ci trois pas par-là
revient au même
ou pas. Cela
dépend du pas
qu'on aura fait
dans un sens et dans l'autre
aussi la direction
et la longueur d'enjam-
bement en effet si tu fais
petit pas petit pas petit pas par-ci
puis petit pas petit pas grand pas par-là
il n'est pas certain que tu te retrouves au même à moins que tes petits pas de par-ci
n'aient pas tout à fait correspondu aux mêmes critères que ton grand pas de par-là ce qui aura fait
un peu dans le hasard que tu te retrouves au même qu'au départ mais en général si tu
établis une cadence
et que tu en changes le rythme à un point P donné il est somme toute assez probable que ça évolue dans un sens ou dans l'autre et que ton P soit perdu.
Prenons l'exemple
Si le par-ci est par devant
Si le par-là est par derrière
et qu'on part deux pas par-ci trois pas par-là,
il est très assuré qu'à proprement parler, on aura avancé d'un pas.
Un pas c'est peu mais c'est toujours mieux que rien, selon un mode quantique et un dicton célèbre de l'oiseau de son nid qui l'air de rien avance Ainsi
marcher n'est pas si anodin qu'on aurait pu le penser.
Marcher oui encore faut-il y croire un peu.
Sinon c'est du sur place et la pensée en berne
n'est pas vraiment Pensée si on en croit les Penseurs de la pensée- les Philosophes
qui ont bien pensé sur le sujet du marcheur qui pense et réciproquement des penseurs en marche, et partant les Philosophes
en général en route et dans le mouvement
ont pensé que tout est dans la route et que
le doute est général concernant le parcours. Sauf sur le point sensible où tous
tombent unanimes et cela sans s'être concertés sur ce qui est Devenir:
Il faut continuer.
c'est pourquoi marcher même sans repère a un sens pas forcément destiné à savoir
décidé
Décidé où on part, et puis et puis et puis
au fil des pas s'en aller ailleurs en y voyant du feu des flammes
je vais donc de ce pas marcher horizontale
en escalier pour ne pas aller toujours
et revenir encore
là où j'étais quand j'y étais