samedi 30 octobre 2010

La vache Magda.

Elle arrive en nage papillon au Canal Saint-Martin et demande où qu' c'est-y qu'elle est la porte de Bagnolet.
"Ben, répond, le suicidé de devant l'Hotel du Nord, faut prendre le 26 jusqu'à Gambetta pis tu prends la 3 et ça t'y mène direct.
- peux pas y'aller par la rivière?
- ah bah non cocotte, à moins de prendre les égouts...héhé...
- c'est que j'souhaite pas passer trop sur la berge pour tenter l'inaperçu, t'comprends, une vache dans la Capitale, c'est pas banal...
- c'est sûr c'est pas banal une vache dans le Canal hihi (lol)...remarque que les brigades fluviales sont bien rôdées et tu risques de passer au poste pour baignade interdite...
- zut, comment c'est y que j'pourrais me faufiler sans dégâts...
- les égouts..tu prends un air rat, et hop à la bifurcation Bagnolet/ Montreuil, tu dégages. Le problème, c'est la sortie, tu déboules en plein Périphérique....
- N'inquiète...j'ai mon troupeau qui m'attend....j'viens de Buchy pour la manif contre la réforme de nos traites....parce qu'attendre jusqu'à 20h de se faire tâter la mamelle,ça devient long....
- ouais toutes ces histoires....moi j'ai trouvé la solution je me suis jeté du pont et voilà j'erre dans les limbes vaseuses de la Seine...
- oui mais moi je ne peux pas m'autoéliminer car je ne crois pas à Hathor....
- ah beh t'as bien thor héhé...(mdr)
- ben merci pour le tuyau, je plonge de ce pas dans les fonds grâce auxquels jean Valjean put s'enfuir des assauts de Javert...
- Bon vent Magda....et pis tu sais, au cas où, de l'autre côté porte de Versailles, tu pourrais dormir au Salon cette nuit si t'as pas de couchage....c'est un peu surfait, mais bon au moins t'as de la bouffe à volo, et une paille fraîche.
- non, merci, camarade, je préfère vivre en vache libre qu'en ruminant servile"
Les deux amis d'un instant s'embrassèrent et ils se séparèrent.

Quant au ministère de ta personne,

Nous nommons le Père-Couillu-de-Notre-Dame-des-prés.
Son mérite lors de la guerre du Golfe en direct direct des studios de RMC-weekend n'est plus ici à démontrer et son assurance lors de la catastrophe des barricades en 1995 où il proclama l'assaut de pigeons armés contre" tous ces p'tits merdeux qui n'ont même pas d'poils derrière les oreilles" reste dans nos mémoires.
Sa culture de curé cinéphile qui lui a permis d'accéder au titre de Super-champion au tournoi de Questions pour un super-champion fait de lui un être hors du commun.
Je passerais sur ses talents de cuisinier du dimanche et son don remarqué pour la chanson populaire lors des soirées de karaoké organisées au profit de l'association des militaires de France qui sont en retraite. Oui, Père Couillu, vous avez un organe apprécié de tous ceux qui vous entourent.
Aujourd'hui et pour vous remercier de toute cette destinée d'homme extraordinaire, je vous nomme ministre de notre intérieur pour remettre un peu d'ordre dans tout ce bordel.
Aujourd'hui je vous demande, en ma qualité proprement autosuggérée de Président du Symptôme, d'assurer la sécurité au sein de mon organisme, et de faire évacuer au plus vite la catapulte bactérienne qui assaille le système depuis trop d'années socialistes. Je vous exhorte à enflammer les artères pour qu'au plus vite, l'ensemble moléculaire retrouve une stabilité sereine et tranquille telle la prairie reverdie par le printemps souriant de revoir les alouettes chanter à tue-tête pendant des heures.
Père-Couillu,
Nous vous demandons, en mon nom propre de corps corrompu,
de phagocyter l'ennemi afin d'éviter l'accélération spectaculaire de l'accablement suicidaire des cellules.
Il faut agir et la raison m'emporte.
Je vous danse aux pieds de Votre Grandeur la grande danse du grand Calife Wanapi pour que le corbeau s'envole vers la droite et que les anges anatomiques vous aident dans cette digne mission afin que vous maîtrisiez l'anarchie corporelle dévastant l'épiderme.
Je compte sur votre réussite.
Les phychiatres sont au fond du trou, ils sont en roue libre. Et rien ne peut les faire remonter. Nous n'avons pas d'écluse.
Quant aux moyens, vous en aurez nécessaires: Argent, fric, pèze, tunes, oseille, grisbi...prenez tout sans aucune pudeur...vous en avez le droit, et n'oubliez pas
cher Père Couillu,
ayez-en, ayez-en!

jeudi 28 octobre 2010

Toujours plus.

Eh haut de la butte des Buttes-Chaumont, une matière ridée de fond en comble tentait de faire son parcours de santé hebdomadaire.
Or mais, en tous points de vue de témoin néophyte, ça ne respirait plus du tout comme il est fort recommandé en cas de reprise d'activité intensive (à savoir inspire-nez-1/expire-bouche-3 etc...). Je m'approchai de la forme en mouvement pour arrêter le massacre, mais je manquai de me vautrer car je n'avais pas remarqué qu'elle (la créature) se prolongeait en un tuyau complexe qui n'en finissait pas. Le tube mobile aux allures d'élastique spongieux était effectivement rattaché à ses naseaux fumants.
"-Alors...!" dis-je l'air de rien en réprimant ma chute," ON se promène?"
Je fus surpris par l'articulation impeccable de mon interlocuteur manifestement en pleine flexion arrière:
"Faut bien"
- Sinon...on s'encroûte hein...?
- On se maintient.
- Et...sans indiscrétion... vous venez d'où comme ça?
- De Mercure
- Ah tiens....et qu'est-ce qui vous amène dans la région?
- Vous n'êtes pas au fait?
- au fait de..?
- Au fait du fait qu'on a débarqué...Salpêtrière, Necker, Saint-Louis...tout l'AP-hP...et pis ça va pas allez en s'arrangeant foi de morue! (héhé)
- Ah bah ça! pour une nouvelle...
- J'vous l'fais pas dire.
- Mais euh c'est politique?
- Evidemment, c'est politique. Je suis pas E.T. que j'sache."
Là- dessus, il me rétrograda dans la 4ème division.
"-Faut bien s'occuper." Et il reprit son jogging anarchique en brassant ses tuyaux (moulinets) et avec étirements latéraux de sonde.

Sur la butte des Buttes, je demeurai perplexe. (un peu genre "Voyageur contemplant une mer de nuage" par Friedrich, si vous voyez l'tableau)

Les vieux donc, sont en état de libération.
Ils vont tous nous faire chier de plus en plus,
et de pire en pire
avec leurs grandes lamentations
éternelles de mal en mieux rôdées
pour les siècles des siècles.
Comment résister?
Comment parer l'attaque? D'autant qu'ils ne sont pas prêts à lâcher leur 4 heures et encore moins leur 30 minutes de marche pour durer toujours plus. Et encore.
Donc, disons-le tant qu'on peut: "MOURRONS PENDANT QU'IL EST ENCORE TEMPS!"
Sinon c'est foutu.

dimanche 24 octobre 2010

"Ouille'' DISA la princesse

Jeu me suis piquée
le doigt dans l'épine de la rose du jardin de mon père que j'aime éperdue d'infinie!
- t'avez quà faire un peux atenssion là où tu métais tes doigts! s'esclama la tante de la princesse, la belle Fée. Mes c'est pô grave, car j'ai ammené du sparadra et du mercuraukrome comme sa je vais te soigné le doigts qui coule
-Aille! SA PIKE! disputa la jeune fille
- O mes tu rales touts le temps pour un rien! si tu veux devenir belle et épouser le prince, tu devras souffrir.
- mais j'aime le jardinier moi pas le prince
- Mais non. Tu ne peux pas
-mais je peux pas baiser cette rafiole
- mais si.
- moi je veux le jardinier qui fait fleurir les roses.
- non pas mais. Tu auras le prince.
- A mais si c'est comme ça je vais faire une fugue.
- non, tu n'as pas le droit.
- Alors si c'est ainsi et si tel est mon destin, je vais de ce pas me jeter du haut du troisième donjon

la vieille fée qui avait son déambulateur ne put courir après la princesse, c'est pourquoi, elle ne put l'empêcher de se défenestrer sèchement, il faut bien le dire, car le troisième donjon donne directement sur la décharge du chateau. Aussi son corps fut immédiatement brûlé en même temps que les emballages d"Happy meal.

La fée alla rejoindre le jardinier derrière un buisson. Mais il venait de faire une crise de colique néphrétique, et ça sentait pas bon.
La fée trouvait que c'était pas son jour.

vendredi 22 octobre 2010

You know?

Je suis une fucking girl
largement au-dessus du niveau de la moyenne fucking basse de cette fucking classe
je suis la fucking meilleure de l'ensemble du collège et mes parents sont super solidaires avec ma fucking attitude d'anarchiste en cours de SVT quand je pose la question "mais putain si un ovule refuse l'entrée d"un spermatozoïde c'est quand même un fucking flagrant délit de ségrégation par le gland et même moi je trouve que le féminisme va trop loin dans ses revendications extrémistes, putain, la misandrie sociale est en train de se propager organiquement parlant....enfin moi je suis une fucking de super girl...

lundi 18 octobre 2010

Charlemagne

Charlemagne
Juché sur son cheval
faisait du diabolo la casquette à l'envers
"- Eh Charlot!..." harangua le premier loubard venu, genre ex-lanceur de pavés mais c'était pas moi M'sieur c'était la société-
donc la soixantaine acquise et bel et bien passée
-Hey Charlot! donc il dit, t'as fait quoi pour dégotter une monture sans diesel! F'rait bien d'prendre un solex, tu s'rais plus dans l'mouvement!'"
- Ohla la garbure de banlieue, tu pourrais réviser ton bescherelle, Ne vois-tu pas que je m'entraîne et c'est pas évident surtout sur Ecchymose, mon premier étalon...
A ces mots, le premier de la classe de 6èmeB (la "Scientifique") rétorqua que c'était quand même curieux que Charlie ait foutu sa casquette à l'envers, et qu'il eût été moins stupéfait d'une culotte démembrée.
- Bâtard! (c'était Kévin le redoublant de 6ème D (dite "la Décombre"); c'est Dagobert qui savait pas se saper correctement! M'sieur Charlie, il a pas appris sa leçon l'autre fils d'enculé de sa mère"
Emu par ces propos, Charlemagne en perdit le sens du diabolo et c'est le canasson qui se le prit sur la tête. Assommé, la bestiole capitula tout net en même temps que notre Charlie réalisait une magistrale figure de vol plané jusqu'au bitume encore chaud. Le goudron, tout juste déposé par les gars de la voirie, fixa l'image pour la postérité. Ainsi Charlemagne mourut dans un élan tragique . (la moulure est visible au musée des grands personnages figés par le destin de Paris 16ème, salle 800 de la grand Tour Maldoror)
"Sale fils de pute d'enfoiré! t"as buté le prof qui portait des fleurs dans sa barbe!"s'écria Kévin le furieux, qui pour l'anecdote, tabassa le bâtard jusqu'à extinction de souffle.

samedi 16 octobre 2010

"J'aurais juré...."

...avoir vu passer un gros minet" déclara l'incendiaire des Ponts et Chaussée à l'infirmière de garde (Salpêtrière/ 12/11/10)
- "N'importe quoi vous avez dû vous écarter de l'ordonnance" rétorqua t'elle in petto dans un sourire nerveux froncé jusqu'au sourcil. Curieusement la blouse blanche au lieu d'aiguiser ses formes somme toute résolument femelles réfléchissait davantage le caractère osseux de son corps tel le miroir terni par l'objet qu'il contemple, et sa voix de héron en chasse n'arrangeait rien à l'affaire.
Le type un peu jaune sur les bords zozota une nouvelle fois qu'il jurait avoir vu passer un Grosminet.
La scène prit une tournure beaucoup moins pittoresque lorsque la gendarmerie débarqua avec le minet en question débroussaillé de fond en comble. Le brigadier, après s'être démis de sa casquette et croisé le regard spectral de l'infirmière (il était environ 2Het des poussières), perdit un peu le sens:
- Madame, mes honneurs, ceci est une urgence, la pelouse est tondue, mais le gros chat avec
et ça lui a fait mal...
- ah je vous l'avais bien dit, interrompit notre délateur perché sur ses deux pattes arrière
- on t'a pas sonné rétorqua la donzelle
- d'autant que vous êtes en état d'arrestation pour incendie volontaire en bas du pont de l'Alma, renchérit le deuxième brigadier découvert lui aussi après s'être souvenu que derrière chaque infirmière se cache une poitrine et peut-être un coeur à prendre.
- Donnez moi l'animal, je vais m'en occuper."
L'infirmière disloqua la guillotine et le minet n'eut plus de tête.
Youpi! s'écria l'ensemble de la brigade, il ne souffrira plus! Passez lui les menottes: vous l'incendiaire reconnaissez les faits et vous serez libre sur le champ.
- Ah ben je reconnais.
-- Youpi youpi
On se rejoignit tous en salle d'opération pour fêter l'événement.
9 mois plus tard, elle accouchait d'un gros minet qu'on baptisa gros minet en rapport avec ses origines.
Ils vécurent jusqu'à mort qui s'ensuit, fatalement.

dimanche 10 octobre 2010

Taille fine, oeil grave

Une trentaine de moules
devant elle,
la bénitière avec jupe plissée, un corsage en dentelle
un chignon très serré.
Parmi les crustacés,
Victor a de grands yeux
Il répond assidu
se dit qu'elle les prend
décidément pour des moules
et lui intelligent
répond à toutes les questions
avec ses grands yeux verts.
Victor se dit combien elle serait si belle
les cheveux détachés,
le bassin plus mobile
et la tête moins pleine.
Victor sera un homme
d'ici quelques semaines,
il nagera bientôt au large
des sirènes il entendra le chant
sourira de plaisir.

samedi 9 octobre 2010

"Plutarque n'est pas

le nom d"un planète"
expliquait le prof de latin qui faisait aussi
de l'histoire grecque
enfin l'histoire
en survolant une Acropole par là
et quelque Capitole par ci
"tu confonds avec Pluton"
"Ah oui Madame le chien?"
"non la planète"
" moi Madame je connais le chien"
La prof était sexy dans sa petite jupe moulante et ses talons de femme.
la prof avait un certain charme sur les hormones de 4ème et 3ème
et les déclinaisons féminines et masculines
passaient un peu à l'as comparativement à celles
des insultes "bona bona bonam bonae bonae bonasse"
"salputa, salputa, salputam"
et elle sourire ou pas, d'autorité médiocre
survolait son gaffiot et elle s'en foutait grave
de savoir qu'on sache si Scipion était un Africain.

mercredi 6 octobre 2010

Conte du Pigeon.

Il était une fois un pigeon voyageur.
Il aimait beaucoup les frites du caniveau rue Belleville. Particulièrement celles du samedi et mercredi sur le coup des 14H54 juste avant que ne passent les camions de la Ville. Coincées entre le Quick et Tang Frères, elles n'ont pas encore cédé à la décomposition, et gardent une belle odeur d'huile faisandée. Notre oiseau aimait aussi beaucoup les mioches morveux du square de la rue grenelle, parce qu'ils ont des bonbons et ne sont pas avares, comme au jardin Barbès.
Un jour, un homme bleu lui donna un chèque de 300 euros pour foutre le camp. Le pigeon baissa le bec. Et s'en fut vers le ciel. Mais le pigeon suffoque, ses ailes sont bien trop faibles.
Là-haut dans les nuages, il n'y a pas de frites, il n'y a pas de dieu.
Si un chèque de trois cents tombe un jour qu'il pleut des cordes,
faites une prière et rendez vous à la gare de l'est.
Voyagez en seconde, et allez à Bruxelles pour conter cette histoire
qui concerne à tous points de vue
l'europe et son Etat.
Vous aurez largement assez
pour repasser la frontière
puisque vous serez
Français d'origine contrôlée.