jeudi 28 octobre 2010

Toujours plus.

Eh haut de la butte des Buttes-Chaumont, une matière ridée de fond en comble tentait de faire son parcours de santé hebdomadaire.
Or mais, en tous points de vue de témoin néophyte, ça ne respirait plus du tout comme il est fort recommandé en cas de reprise d'activité intensive (à savoir inspire-nez-1/expire-bouche-3 etc...). Je m'approchai de la forme en mouvement pour arrêter le massacre, mais je manquai de me vautrer car je n'avais pas remarqué qu'elle (la créature) se prolongeait en un tuyau complexe qui n'en finissait pas. Le tube mobile aux allures d'élastique spongieux était effectivement rattaché à ses naseaux fumants.
"-Alors...!" dis-je l'air de rien en réprimant ma chute," ON se promène?"
Je fus surpris par l'articulation impeccable de mon interlocuteur manifestement en pleine flexion arrière:
"Faut bien"
- Sinon...on s'encroûte hein...?
- On se maintient.
- Et...sans indiscrétion... vous venez d'où comme ça?
- De Mercure
- Ah tiens....et qu'est-ce qui vous amène dans la région?
- Vous n'êtes pas au fait?
- au fait de..?
- Au fait du fait qu'on a débarqué...Salpêtrière, Necker, Saint-Louis...tout l'AP-hP...et pis ça va pas allez en s'arrangeant foi de morue! (héhé)
- Ah bah ça! pour une nouvelle...
- J'vous l'fais pas dire.
- Mais euh c'est politique?
- Evidemment, c'est politique. Je suis pas E.T. que j'sache."
Là- dessus, il me rétrograda dans la 4ème division.
"-Faut bien s'occuper." Et il reprit son jogging anarchique en brassant ses tuyaux (moulinets) et avec étirements latéraux de sonde.

Sur la butte des Buttes, je demeurai perplexe. (un peu genre "Voyageur contemplant une mer de nuage" par Friedrich, si vous voyez l'tableau)

Les vieux donc, sont en état de libération.
Ils vont tous nous faire chier de plus en plus,
et de pire en pire
avec leurs grandes lamentations
éternelles de mal en mieux rôdées
pour les siècles des siècles.
Comment résister?
Comment parer l'attaque? D'autant qu'ils ne sont pas prêts à lâcher leur 4 heures et encore moins leur 30 minutes de marche pour durer toujours plus. Et encore.
Donc, disons-le tant qu'on peut: "MOURRONS PENDANT QU'IL EST ENCORE TEMPS!"
Sinon c'est foutu.

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